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Bonjour, je m'appelle Fanny, ou Ally, ou Phoebe...Non! Je ne suis pas schizophrène! Je vous parle de mes pseudos sur minitel, à l'époque où je cherchais "l'homme de ma vie"."Comment ? Rencontrer des hommes sur minitel ? Est-ce normal ? Sortez un peu, cela se fera tout seul!" Ce n'est pas vrai, cher lecteur. J'ai 40 ans, je ne suis pas laide, je suis intelligente (les chevilles!), cultivée, drôle et seule! Depuis sept ans! Oui, vous avez bien lu, sept ans! Je travaille, je travaille beaucoup, je travaille tout le temps! Et j'élève ma fille qui a huit ans. Alors le soir, quand ma journée de forçat s'achève, vers 21h30, j'allume mon minitel et j'ai enfin l'impression d'exister en temps que femme. Si vous avez quelques instants, je vais vous raconter mes nuits minitel.

La première épreuve c'est l'inscription. Vous n'imaginez pas le nombre de questions que l'on vous pose pour établir votre "profil" : taille (allez deux centimètres de plus pour arrondir, et puis avec des talons...), poids (flut! Cette réponse est obligatoire? Bon, quelques kilos en moins ne vont pas se voir... le mec ne va tout de même pas me faire monter sur une balance au premier rendez-vous! Si?), études, profession, religion, signe astrologique (et puis quoi encore? Pourquoi pas les lignes de la main ou une étude graphologique?). Que me demande-t-on encore? Définir mon caractère en une ligne! Sincère? non on va me prendre pour une naïve. Fidèle? Non, ça fait chienne chienne à son pépère. Indépendante? On dirait une déclaration de guerre. Ah! ça y est j'ai trouvé! Je tape sur suite; il y a une deuxième page? Quel genre de femme êtes-vous? Le genre à s'énerver sur son clavier! Le genre d'homme que je recherche? Mais je n'en sais rien! Cela fait sept ans que je n'en ai pas vu l'ombre d'un seul! Je ne sais même plus à quoi ressemble cet animal! Bon, tant pis, je laisse mon annonce tartignolle, le temps passe et le temps sur le minitel c'est de l'argent. Trente minutes pour me présenter comme une femme dynamique, qui a de nombreux centres d'intérêts, qui élève seule sa fille et qui cherche un compagnon de vie, pas une aventure; on voit que j'ai profité de mes longues études! Tant pis, je me déconnecte.

Le lendemain soir, oh! surprise! un message! Mais c'est un prénom de femme! Irène! Je me suis inscrite sur un service homo ou quoi ? J'ai déjà eu du mal à tomber sur un service qui parle de fonder un foyer et non d'une partie de jambe en l'air entre deux et quatre heure du matin avec un couple sado-maso! Ouf! Irène n'est que le pseudo des personnes qui vérifient le bon fonctionnement du service et qui me souhaitent la bienvenue. Je corrige mon "répondeur" en donnant dans le philosophique avec une maxime que j'ai entendu il y a bien longtemps et dont j'ai oublié l'origine : "Celui qui trouve sans chercher est quelqu'un qui a longtemps cherché sans trouver".

Rassurez-vous cher lecteur, je ne vais pas vous raconter mes nuits minitel une par une! Je me souviens de cette excitation qui s'emparait de moi au fur et à mesure que la soirée s'avançait, et avec quelle impatience je me connectais dés 21h30! Mon coeur battait de fol espoir! J'attendais mon prince charmant! Et pourtant je n'ai pas reçu que des messages attrayants! Il y avait une période où je ne recevais que des propositions provenant de messieurs ayant bien dépassé la cinquantaine. Et puis quoi encore! Autant aller faire la sortie des hospices! Certains hommes, cachés derrière l'anonymat de leur clavier, sont incroyablement familiés dés le premier message : "Appelles-moi! Mon numéro est le 06..." (mais bien sûr mon grand! Tu peux me siffler aussi si tu veux!), "S.O.S! 06..." (désolé monsieur, je ne suis pas une bouée de secours!). J'ai eu droit aussi à quelques messages moralisateurs par rapport à la teneur de mon répondeur qui variait d'un service à l'autre; car il faut vous dire que pendant les trois années où j'ai flirté avec le minitel (et plus si affinité), je me suis inscrite sur differents services, à différentes époques mais parfois en même temps. Soyons pragmatique, une inscription sur trois services différents, c'est trois fois plus de chance de trouver l'homme de sa vie. J'ai eu un jour la naïveté d'écrire que je voulais un compagnon mais que chacun reste chez soi, pas de vie commune pour donner plus de chance à notre amour de durer. Il me semblait à cette époque qu'après sept années de solitude, j'avais pris de trop mauvaises habitudes d'individualiste forcené pour supporter une seconde vie de couple. Cette déclaration me valu la réponse suivante : "si vous aviez vraiment chassé les démons de votre passé, vous seriez prête à fonder un autre couple et vous ne rechercheriez pas une partie de jambe en l'air avec votre ami et puis après, adieu, on passe à quelqu'un d'autre!". S'entendre dire qu'on est une obsédée sexuelle, voire une nymphomane, alors que cela fait sept ans que l'on vit comme une nonne!!! C'est un peu fort, n'est-ce pas?

Certains hommes dérivent rapidement après quelques messages. Il y a les exaltés qui vous parlent d'amour et son déjà prêts à vous demander en mariage, un genou à terre, et à publier les bans; il y a les familiers qui vous tutoient (on n'a pas élevé les cochons ensemble!) et finissent leurs messages par "bisous", "gros bisous", "je t'embrasse" (on s'connait?); et puis il y a ceux qui ne pensent qu'au sexe et qui vous demandent tout à trac ce que vous pensez de la sensualité (je pense que tu ferais mieux de prendre une douche froide!). Je me souviens du premier message de Tom : "cela fait bien longtemps que je cherche sans trouver et j'aimerais que ma quête prenne fin". J'ai tout de suite eu envie de lui répondre. Tom chéri, j'ai eu tellement de mal à t'oublier! Allons, il faut que je me reprenne!

Je vous entends d'ici, impertinent lecteur, vous vous demandez pourquoi je me suis entêtée après avoir subi tant de déboires. Sachez donc que je suis infiniment redevable au minitel pour m'avoir redonné confiance en moi (car j'ai pu constater dés le début que mon profil était attractif et pas seulement dans les départements gériatrie des hôpitaux!). Quand on a échangé une dizaine de messages avec quelqu'un, il est d'usage de passer au téléphone. Parfois c'est plus rapide (méfiance!), parfois c'est plus lent. D'aucun pourraient croire que si l'on passe au téléphone, c'est dans la poche! Que nenni mon cher! Il m'est arrivé une fois de ne jamais arriver à joindre en direct un homme qui m'avait donné son numéro de portable. Quand je l'appelais je tombais sur la messagerie, quand il me rappelait il tombait sur la mienne! Ce petit jeu a duré deux semaines et je ne saurais dire lequel de nous deux s'est découragé le premier. Je pense que dans la vie il y a toujours une raison pour que les choses nous arrivent ou ne nous arrivent pas. Je pense également que lorsque nous ratons quelque chose c'est pour réussir autre chose de meilleur juste après. Tom chéri, j'ai tant pleuré quand nous avons rompu, comment aurais-je pu deviner ma renaissance?

Le plus grand choc que l'on reçoit au téléphone c'est de découvrir la voix de l'autre. Elle n'est évidemment jamais telle qu'on l'avait imaginé! Il ne m'a fallu qu'une minute pour me rendre compte que Chris 69 était né de l'autre côté de la Méditerranée. mon Chris s'appelait en réalité Abdel; ce fut cependant une belle rencontre ensoleillée qui dura ce que durent les feux de paille. La voix que l'on entend n'est pas toujours une voix charmeuse, et le preux chevalier de vos rêves se transforme soudain en pépère asthmatique ou en dépressif chronique. Il y a parfois des voix qui vous donnent le frisson...jusqu'à ce que vous rencontriez son propriétaire. Et puis il y eut la voix de Tom, une voix qui me fit tout de suite comprendre qu'entre nous allait se passer une chose très importante, une voix qui entrait dans ma vie comme si elle y avait toujours été. Mes entretiens au téléphone ont presque toujours débouché sur un rendez-vous, après une semaine ou deux ou trois (la pression monte!), à part une fois où un Parisien qui s'appelait Laurent tenait absolument à me rencontrer le week end suivant; je refusais mais proposais un rendez-vous pour la semaine suivante, un mercredi. Le Monsieur disparu subitement de la circulation. Mari adultère gêné par le retour de sa femme? Parfois les discussions au téléphone sont anodines ou courtoises et il faut attendre la rencontre pour être fixée, parfois c'est le coup de foudre. je suis tombée amoureuse de Tom dés le premier échange téléphonique qui dura quatre heures! Nous étions comme deux adolescents et nous pensions avoir trouvé nôtre âme soeur. Que d'heures avons nous passé ainsi dans la nuit à discuter et à rire, la tête dans les étoiles.

Après les heures au téléphone vient le merveilleux et redoutable moment de la rencontre. Il faut toujours prévoir de rencontrer le mystérieux inconnu dans un lieu public très fréquenté. Oui, bien sûr, c'est éprouvant d'attendre en dévisageant tous les inconnus qui passent la porte du jardin du Luxembourg un dimanche après-midi, le coeur impatient. Mais cela vaut mieux que de donner rendez-vous à un homme, que l'on imagine être un parfait gentleman, sur une place déserte un mardi après-midi, et de se retrouver, à peine trois secondes après le bonjour d'usage, avec sa langue au fond du gosier et ses mains qui s'insinuent partout! Mais combien a-t-il de mains celui-ci? Ce n'est pas un homme, c'est une pieuvre! Je ne vous raconte pas le mal que j'ai eu à ma débarrasser de cet obsédé d'Alfred. J'ai vraiment cru qu'il allait me culbuter, sur un banc, en pleine rue, et à deux pas d'un commissariat en plus!

Et pour la première fois prévoyez une activité courte. Prétextez un rendez-vous urgent qui ne vous laisse qu'une heure de libre. Ne faites pas comme moi qui ai promis tout un dimanche après-midi à un François qui semblait attractif au téléphone mais qui était en réalité l'homme le plus ennuyeux de l'univers. Il faut tout d'abord vous dire que l'homme que je vis arriver me donna envie de fuir en courant dans l'autre sens. Imaginez un peu ce que donnerait le croisement de Kermit et de Babar. Sa première question failli me faire tomber à la renverse! Il me dit :"ça va, je vous plaît physiquement?" Après avoir prié pour que la terre s'ouvre sous mes pieds, je m'entendis lui dire hypocritement :"Il n'y a pas que le physique qui compte!". Un vrai arracheur de dents! Il n'avait rien pour lui ce petit homme, ni sa lourde démarche, ni sa grosse tête aux yeux globuleux, ni sa conversation d'un ennui mortel et surtout pas le fait d'habiter encore chez sa mère à 43 ans! Au bout de deux heures, j'arrivais à m'échapper sous un fallacieux prétexte dont je ne tire pas gloire. Et poussant la couardise jusqu'au bout, je lui promettais de téléphoner et une heure après je "rompais" par texto!

Je sens votre désapprobation mais j'aurais bien aimé vous y voir! Moi qui ai toujours sincèrement pensé que le physique n'avait aucune importance, j'ai découvert ce jour là qu'il n'en était rien. Quelle remise en question! Quelle secousse! Niveau 9 sur l'échelle de richter. Il était pourtant très gentil cet homme mais avec lui tout devenait d'un ennui mortel. Tom chéri jamais tu ne m'as manqué autant que ce jour là! Une fois rentrée chez moi j'ai cru ne plus jamais pouvoir m'arrêter de pleurer. je pleurais tous mes espoirs, tous mes rêves, tout ce temps perdu.

Pour la première rencontre on choisit avec soin ses vêtements. Comme c'est agréable de se préparer avant le premier rendez-vous! Réapprendre à se faire belle (enfin bon, belle, on fait ce que l'on peut avec ce que l'on a!) pour un homme. Il faut choisir le shampoing. Ne riez pas, avec tous les shampoings qu'on nous propose, c'est un vrai problème de choisir ce que l'on veut; des cheveux brillants, souples, bien tenus, dépollués, déstressés... (c'est quoi un cheveu pas stressé, c'est un cheveu cool?) ou si l'on veut raviver sa couleur ou redonner du tonus à sa permanente, car évidemment aucun shampoing ne va vous rendre tous ces services. Quel dilemme! Je vous entends d'ici, agressif lecteur,mais pourquoi ne pas aller simplement chez le coiffeur? Parce que je ne m'appelle pas Rothschild! (excusez cette expression qui me vient tout droit du registre maternel d'expressions toutes faites; j'ai été éduquée à coup de "à qui tu penses? à la mort de Louis XVI?", "tu as faim? mange ton poing et garde l'autre pour demain!", "je veux, je veux, le roi disait nous voulons!", "il faut souffrir pour être belle!", "si tu veux grandir, mange ta soupe!", entre nous pour ces deux dernières c'est une belle arnaque car je ne suis pas Claudia Schiffer. Il faut choisir le lait corporel et le mode d'épilation (pour faire la peau douce, au cas où), le parfum (énivrant, entêtant ou fruité?). Il faut choisir la lingerie, même s'il n'est pas question de finir la soirée dans un lit (quoique, après mûre réflexion, ou plutôt, en oubliant de réfléchir...), un petit bout de lingerie est parfois visible (dans un décolleté plongeant par exemple). Je ne vous dirai pas qu'il faut promettre sans donner ou qu'il faut savoir "apâter le poisson", je réserve ces arguments vulgaires aux magazines féminins qui vous font croire qu'une fine stratégie est nécessaire pour séduire un homme.

Je crois que la sincérité est la clef de toute réussite en amour (et le mensonge concernant les kilos en trop me direz-vous? Et le texto de rupture?). Je ne vois vraiment pas de quoi vous voulez parler! Et puis, chut! C'est moi qui raconte! Donc, pourquoi ne pas finir une magnifique première rencontre dans un lit? Oui, je sais, il y a à peine quelques temps je vous ai parlé de lieu public et patati, patata!... Mais il y a des exceptions, des moments de faiblesse, parce qu'un Tom vous a brisé le coeur et que vous ne trouvez rien de mieux que de vous jeter dans les bras d'un Dany, qui vous fait une cour effrénée au téléphone pendant une semaine et vous jette odieusement, toujours au téléphone, après une seule nuit d'amour sous un prétexte fallacieux. Je vous sens à nouveau scandalisé! Trouveriez-vous cela plus moral si je vous confiai que ce fier galant avait des problèmes d'érection et était éjaculateur précoce?... Au lieu de rire, imaginez le calvaire de la pauvre femme obligée de recourir à mille et une caresses, plus suaves les une que les autres, pour obtenir les hommages bâclés (deux minutes top chrono) de son amant; et la frustration de la dite dame pendant cette nuit si courte et si longue à la fois. Car le monsieur veut recommencer (il raconte que c'est la première fois, la trop grande excitation...), il faut se remettre à la tâche (fin de la pause, au boulot!)...pour arriver au même résultat! Et puis en prime; le lendemain, le monsieur qui vous licencie, sans préavis ni rien. ça fait du mal à l'amour propre mais c'est aussi un soulagement car je n'ai pas envie de passer ma vie avec un menteur sans aucune générosité de coeur.

Je vous sens nerveux, cher lecteur, mes disgressions vous fatiguent et vous aimeriez bien que je m'en tienne au cahier des charges, soit! Le choix des vêtements est un moment crucial pour une femme. Une multitude de questions, toutes plus vitales les unes que les autres, envahie soudain mon esprit : jupe, robe ou pantalon?, Tee shirt ou chemisier?, jupe longue, courte, fermée ou ouverte?, noire pour mincir et faire "classe" ou couleur pour faire femme-fleur?, décolleté ou pas?, profondeur du décolleté?, chaussures à talon ou plates? Je me souviens encore de ce chemisier prune que je portais quand j'ai rencontré Tom et dont le décolleté légèrement provoquant avait su emprisonner son regard. Après notre rupture, je ne l'ai plus jamais remi.

Les premiers rendez-vous ne sont pas toujours romantiques. Certains hommes rendent ces moments peu agréables, étant uniquement concentrés sur les réponses que vous donnez au questionnaire qu'ils vous infligent (c'est tout juste s'ils n'arrivent pas avec feuilles, stylo e écritoire) : "aimez-vous la montagne?" "aimez-vous les oignons"? (c'est un interrogatoire?), "aimez-vous faire la cuisine"? (oh... je te vois venir avec tes gros sabots), "voulez-vous un autre enfant?" (eh!oh! pas de grossièreté à table), "êtes-vous tendre?" (oui, bien sûr, mais uniquement de 14h15 à 14h30, les jours feriés), "voulez-vous prendre ma main? J'aime que l'on prenne ma main, si vous n'aimez pas tenir ma main cela ne marchera pas entre nous" (mais qu'est-ce qui dit?), "certaines de vos réponses ne correspondent pas à ce que je recherche" (c'est un entretien d'embauche?). Certains hommes remportent brillament l'épreuve du premier rendez-vous mais méfiance, la plupart d'entre eux vous ont fait ce soir là un festival de leurs qualités, une apothéose que vous n'êtes pas prête de revoir, et vous ont soigneusement dissimulé leurs défauts que vous n'allez pas tarder à découvrir...

Tout le monde a des défauts me direz-vous. Bien sûr, cher lecteur, et le vôtre est de m'interrompre sans arrêt! Les défauts des hommes sont nombreux. il y a ceux qui ronflent, ceux qui fument comme des pompiers, ceux qui roulent vite, ceux qui vous prennent pour leur mère ("tu peux repasser ma chemise chérie?"), ceux qui prennent un peu trop souvent l'apéritif, ceux qui vous téléphonent quatre fois par jour, ceux qui oublient de vous téléphoner ("t'es sûr, c'était à moi de te téléphoner?"), ceux qui vous font des remarques désagréables sur votre physique ("ta cicatrice là, c'est aussi un truc qui ne va pas partir?"), ou sur la tenue de votre appartement ("tu as été malade? Tu n'as pas pu faire ton ménage?") et ceux qui ne cessent de parler de leur ex (un conseil messieurs, ne dites jamais à votre amie qu'elle a des points communs avec votre ex; l'ex est un sujet casse-gueule, un sujet qui fâche, à ne consommer qu'avec modération. L'abus de ce sujet peut gravement nuire à la santé de votre couple).

Je suis tombée un jour sur le pire genre d'homme qui existe : la fée du logis. Ernest était un obsédé du ménage. Il avait à peine finit de prendre son repas qu'il bondissait faire la vaisselle; il avait à peine finit de prendre sa douche qu'il se lançait dans un nettoyage effréné de la salle de bain. Je l'ai souvent soupçonné de désinfecter à la javel tout son espace, froid et asseptisé comme à l'hôpital, dés mon départ. Peut-être qu'il jetait tout ce que j'avais touché? Peut-être qu'il passait son appartement au napalm? Ce psychorigide d'Ernest était malade de voir traîner deux verres et deux assiettes dans mon évier (eh! oh! je ne suis pas la mère Denis, moi!). De retour sur le minitel : "cherche homme capable de laisser accumuler de la vaisselle dans un évier pendant une semaine"...

Vous trouvez que j'ai été bien courageuse et que plus d'une aurait abandonné à ma place? Vous voilà bien avisé, cher lecteur, vous ne m'aviez pas habitué à tant de générosité! Une fois que vous avez rencontré le monsieur et que le premier rendez-vous s'est bien passé, vous donnant envie d'autres rendez-vous, il vous reste à franchir les nombreux obstacles de la vie de couple. Je n'ai pas besoin de vous faire un dessin, si? Quel boulet vous faites, cher lecteur, vous n'avez pas inventé l'eau tiède! Il y a l'étape du premier restaurant (vous aimez tous les deux manger chinois? C'est gagné!), l'étape du premier ciné (vous ne jurez que par les films art et essai et lui ne consomme que des superproductions made in USA, c'est mal barré!), l'étape du premier repas chez vous (vous avez passé des heures à vos fourneaux et il n'a pas intérêt à faire la fine bouche! De toute façon un homme qui n'aime pas votre façon de cuisiner est un homme qui ne vous aime pas!), l'étape de la première nuit passée ensemble (la première fois que Tom est venu dormir chez moi j'ai eu subitement l'impression que mon lit avait rétréci!), l'étape du premier week end ensemble, la première fois que vous faites des courses ensemble, comme un couple normal, ma chère!), la première dispute (ce n'est pas par hasard si j'ai placé côte à côte les courses et la dispute, le supermarché étant un lieu privilégié pour les scènes de ménage), l'étape des premières vacances ensemble (c'est un "accro" de la mer et vous de la montagne? C'est pas simple!). L'étape la plus difficile étant la présentation de l'enfant (n'oubliez pas, lecteur sans cervelle que j'ai une fille!), et le problème est double quand le monsieur a lui aussi un enfant. Un bon conseil, méfiez-vous d'un homme qui ne veut pas vous présenter son enfant. Il y a de fortes chances pour que ce refus soit révélateur d'un manque de foi en votre couple. je me souviens d'un Jean-Charles qui refusait de me présenter à son fils qu'il élevait tout seul. C'est son côté "papa poule" qui m'avait séduite et c'est son côté "je me dois d'être un père parfait" qui m'a fait fuir. Je n'étais pas la parfaite belle mère qu'il cherchait pour son fils, 1er du nom, héritier de l'inflexibilité paternelle.

Je commence à vous fatiguer avec mes plaintes et mes conseils à 2 euros? (tout augmente!). Vous croyez que je suis trop exigeante et que je n'ai aucune chance de rencontrer un homme qui me convienne? Et bien vous vous trompez une fois de plus, lecteur malveillant et de peu de foi! A l'heure où je vous écris, je partage ma vie avec le parfaitissime Benoît (parfait selon mes critères, bien sûr!Et mes critères valent bien les vôtres, tenez-vous le pour dis!). Lui, c'est l'homme de mes rêves (comment ça, ils ne valent rien mes rêves?). Vous voulez savoir qui est ce monsieur et comment je l'ai rencontré? Mais ça, lecteur jaloux et curieux, c'est une autre histoire... qui ne vous regarde pas!

 

 

 

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