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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 06:13
Alors bien sûr elle prit ma défense quand mon chef piqua une de ses habituelles crises où il insulte tout le monde en nous traitant d'incapables et d'incompétants. M. Choubaura se rangea rapidemment aux arguments d'Hélicia et cessa immédiatement son petit jeu préféré : le harcèlement moral sur ses employés. Il faut dire que peu de gens osent contrarier une guerrière armée d'une solide épée. Elle m'aida aussi à faire entendre raison à mon propriétaire qui refusait de faire réparer les robinets de ma salle de bain ou encore elle alla calmer la colère d'un ex qui m'en voulait de l'avoir laissé tomber. Hélicia devint très populaire et nous fûmes invitées toutes les deux à de nombreuses soirées, fêtes et cérémonies.

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De fréquenter Hélicia me donnait confiance en moi, j'abandonnai mes doutes et me lançais dans de nombreuses activités sans peur de l'échec. Je me mis ainsi à faire du parapente et je reprenais mes pinceaux, abandonnés depuis dix ans, pour me remettre à peindre. C'est pour cela que j'aime autant Hélicia, car elle m'a appris à aimer ma vie et m'a donné envie de développer tous mes possibles. Elle est juste là à chacune de mes hésitations pour me pousser à aller de l'avant et à faire ce qui est le mieux pour moi. Depuis qu'elle est entrée dans ma vie le hasard n'a pas cessé de me sourire. Ainsi M. Choubaura a été victime d'un grave accident dont il est mort  et grâce à un jeu de "chaise musicale à la promotion" je me suis retrouvée chef de service avec une nette augmentation. Je n'ai pas honte de dire que je suis très heureuse même si la ville est en plein émoi à cause d'un tueur dangereux qui rôde, et qui tue de ci, de là avec une arme qui semble être une épée. La police est sur les dents mais elle ne l'a pas encore attrapé. Pour l'instant.
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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 12:00
Et puis j'ai commencé par me rendre compte que je ne la retrouvais pas à l'endroit où je l'avais laissé précédemment. La première fois que cela arriva je l'avais couchée à l'auberge des Tarides et , le lendemain en me connectant, je la retrouvais au camp Taurajo mais je crus simplement que je m'étais trompée, que j'étais fatiguée et ma mémoire défaillante; alors je me mis à noter sur une feuille le nom du lieu où je la laissais et le doute ne me fut plus permis. Hélicia avait une vie bien à elle entre deux connexions. Ses vêtements changeaient de même que sa coiffure et ses armes. Elle me le confirma d'ailleurs elle-même le jour où elle m'adressa directement la parole pour me remercier de l'avoir aidé à passer au niveau 50*. Plus tard, elle commença à communiquer avec moi alors que l'ordinateur était éteind ou ouvert sur autre chose que ce jeu de rôle, elle me demandait d'aller la rejoindre dans le jeu le plus souvent mais elle pouvait aussi simplement me dire "bonjour "ou "bonne nuit", "bonne journée" où " tu as l'air fatiguée" car Hélicia est une amie très attentive. Une amie oui, car le lien qui nous unit est véritablement amical. Vint ensuite le moment où elle sorti réellement du jeu pour me tenir compagnie, je la trouvais tout d'abord dans mon salon, assise sur le canapé en train de regarder "le seigneur des anneaux" ou dans ma cuisine en train de se faire rôtir un cuissot de chevreuil, son met préféré. Puis elle pris l'habitude d'apparaître un peu partout, le plus souvent à des moments qui étaient difficiles pour moi; elle venait me soutenir ou me réconforter.

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* Il y a 80 niveaux dans WOW (World of Warcraft), on augmente de niveaux en gagnant des combats, en trouvant des objets, en tuant ou en arrêtant des personnages...
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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 22:22
J'ai conscience que je suis bien aujourd'hui mais auparavant j'ai connu quelques années tristes et ternes. Alors bien sûr, internet, pour moi, ça tombe sous le sens, les chats, les forums, les blogs, les jeux en ligne... Je peux m'en passer pendant quelques heures - je peux aller au boulot, ce genre de truc - mais une journée entière sans internet? Quelle sorte de vie est-ce là? Pourquoi irais-je m'infliger une chose pareille? Le virtuel il n'y a que ça de vrai, surtout depuis qu'est arrivée Hélicia. Hélicia est une elfe de sang paladine, guerrière et enchanteuse. Elle est sûre d'elle et elle n'a peur de rien. Elle est née aux Bois des chants éternels mais Les Tarides est son territoire préféré. Je me suis rendue compte très rapidemment qu'elle a son propre caractère, qu'elle impose ses propres décisions. C'est elle qui décide où elle va, qui choisit ses quêtes et contre qui elle se bat. Quand je parle d'elle, je ne dis jamais "mon personnage" mais je l'appelle simplement Hélicia. Au début, je me contentais de la rejoindre dans le jeu de rôle où nous nous sommes rencontré*, mais tout est différent désormais depuis qu'elle est venue me rendre visite ici. Oh! Bien sûr, Hélicia n'est pas sorti comme ça d'un seul coup du jeu. Elle a commencé par prendre de l'autonomie dans son monde en se retournant un jour vers moi et en m'adressant un clin d'oeuil -fonction non prévue dans le jeu- un jour où elle avait durement bataillé contre un monstre de niveau 45 élite** sur lequel il s'agissait de récupérer une épée magique.

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* Le jeu évoqué est WOW (World of Warcraft).
**Un monstre  45 élite est plus fort  qu'un personnage de niveau 45, il résiste plus longtemps.
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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 10:21
Pour  lire ou relire "Zumains" en entier :

Episode 1

Episode 2

Episode 3

no-l.jpgLecture recommandée par Nono.

Bientôt ma prochaine nouvelle 1-2-3 (en trois courts épisodes) "Hélicia", 1er épisode le 5 Mars, dont le thème est les jeux de rôle sur internet, le mélange entre vie réelle et vie virtuelle.

Pour relire "Le Post-it"

Episode 1

Episode 2

Episode 3 

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 09:18
Les panneaux de la sécurité routière furent adaptés pour qu'automobilistes, deux roues, piétons et animaux se déplacent en se respectant. Les restaurants et les cafés aménagèrent des tables spéciales pour eux. Les autobus furent également transformés afin de créer des places spéciales réservées à nos amis les bêtes. Les vétérinaires, les pharmaciens, les animaleries et autres fabricants de produits pour animaux embauchèrent des animaux en tant que conseillers ou consultants afin de mieux répondre à la demande. Les ex-propriétaires d'animaux désormais appelés "compagnons" se virent attribué le droit de compter comme une demi-part leur animal sur leur fiche d'impôt et ils purent être pris en charge par leurs mutuelles qui développèrent de nouveaux services pour eux. Des meubles furent créés spécialement pour les animaux et les architectes commencèrent à intégrer l'idée de confort des animaux dans la distribution des pièces des appartements et des maisons. On créa même une police spéciale, dont les membres étaient des animaux -principalement des chiens bergers et des pies - afin de lutter contre la délinquance animalière.
Les animaux conservèrent encore un certain temps leur langage originel mais ils finirent par adopter le langage humain qu'ils pratiquaient avec un fort accent et sans obéir aux règles de la grammaire et de la syntaxe. Ainsi nous appelaient-ils "zumains". Leur langage était d'abord assez primaire mais il finit par s'étoffer au point que certains animaux purent rejoindre le conseil municipal pour aider le maire à administrer la ville.  Charles et moi nous sommes persuadés qu'aux prochaines élections municipales un animal pourrait très bien l'emporter sur le maire actuel. Nono, notre chat, est devenu le défenseur des droits des minorités, en particulier des poilus et de ceux à plumes.  Il est très populaire depuis qu'il a organisé avec succès les grandes manifestations qui ont obligé le maire à accorder le droit de vote aux animaux pour les municipales et c'est lui qui semble le mieux placé pour endosser cette prestigieuses fonction politique.
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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 14:00
Les vétérinaires commencèrent à être pris d'assaut par des maîtres affolés ne sachant plus faire face au nouveau comportement de leur compagnon ; des chiens se mettaient à table avec leur famille humaine, des chats se servaient eux-mêmes en nourriture dans les réfrigérateurs, des cochons d'inde allaient dans les potagers pour sélectionner les meilleures salades, des canaries ou des lapins nains allaient au supermarché pour acheter les graines qu'ils préféraient. Les premiers témoignages faisaient rire mais la multiplication des déclarations finit par convaincre tout le monde. Notre chat Nono nous envoyait des SMS au travail pour nous signaler que nous devions lui racheter des croquettes et notre cochon d'inde, Cindy, qui a toujours été  assez caractérielle, nous bombardait de ses crottes dés qu'elle manquait de foin ou de gâteau au topinambour. Des scientifiques furent consultés pour tenter d'expliquer pourquoi les animaux se mettaient à réagir comme des humains et essayaient de prendre le pouvoir sur nous. Des théories furent émises par d'éminents spécialistes sans qu'aucune d'elle ne satisfasse tout le monde. Un certain type de délinquance se développa, face à laquelle les policiers ne savaient que faire; des pigeons attaquaient des ménagères revenant du marché pour leur voler leurs provisions, des chats errants squattaient des appartements abandonnés, des chiens étaient  accusés d'avoir frappé leur maître avec leur laisse. Le maire, à qui l'on demandait des comptes, mit cela sur le dos du gouvernement. Malgré notre habitude à critiquer le gouvernement, il était difficile pour Charles et moi d'être d'accord avec lui. Finalement, le maire suggéra que nous nous efforcions de vivre comme d'habitude et il mit en place de nouvelles lois pour que nous nous sentions tous, animaux et humains, sur un pied d'égalité.
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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 17:51
(Les nouvelles 1-2-3 sont des nouvelles en trois épisodes).

Les choses ne se sont pas toujours passé comme ça dans notre ville, il a fallu quelques années pour que tout le monde prenne conscience des changements concernant les animaux et que cela était définitif. Au début, seuls les personnes très observatrices et qui connaissaient bien les modes de vie des animaux urbains notèrent les différences. Charles et moi, qui aimons particulièrement observer les oiseaux, nous avons été parmi les premiers à voir ces changements. Bien sur, la première fois que nous avons vu des pigeons traverser une rue sur un passage piéton en marchant, nous avons cru que ce n'était qu'une coïncidence qui nous a bien fait rire.  Mais force nous a été de constater que les oiseaux de notre ville se déplaçaient de plus en plus en marchant et de moins en moins en volant. Nous les voyions de plus en plus déambuler à nos côtés et ils ne s'écartaient plus du tout en croisant des humains.

Pendant l'hiver nous avions l'habitude de mettre de la nourriture pour oiseaux dans  la loggia et nous regardions les pies et les moineaux picorer en nous cachant pour ne pas les effrayer. Mais rapidemment nous constatames que nous cacher était inutile  car nous ne leur faisions pas peur. Nous fûmes tout  de même étonnés le  jour où un oiseau frappa sur notre vitre avec son bec pour réclamer à manger parceque les mangeoirs étaient vides. Il fallu nous y habituer car cela devint vite monnaie courante. On vit bientôt des chats, des chiens et des oiseaux prendre les autobus de la RATP pour silloner la ville. Il ne se contentaient pas seulement de monter  dans le véhicule mais ils occupaient les places assises autrefois réservées aux humains.
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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 10:14
Pendant qu'Hubert me parlait je me souvenais du contexte dans lequel il m'avait offert mon bloc de post-it, c'était après que je lui ai parlé de mon divorce. Et je comprenais soudain toute la valeur de ce présent qui n'était pas anodin. Il me l'avait donné en me disant que les post-it étaient fait pour laisser des messages à ceux que l'on aime. Je dis à Hubert :
"C'est une belle histoire, très émouvante. Et je vois maintenant tous ces blocs de post-it comme une merveilleuse toile d'amour tissée tout autour de ton père". "Oui, me répondit Hubert, ces post-it sont un merveilleux message qui me dit que mon père se souvient que je suis son fils et qu'il m'aime. C'est un message qu'il arrive à me faire parvenir du fond de la prison où son âme est retenue."
L'horloge qui sonna alors nous rapella qu'il était temps de finir cettte pause mais j'avoue que j'eu du mal à me concentrer toute la journée et que je me mis à pleurer en racontant cette histoire à mon compagnon, le soir, une fois rentrée chez moi. Depuis lors, les post-it sont restés pour moi des messages de l'amour et je couvre de post-it mon compagnon, mes enfants et tous ceux que j'aime.
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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 00:13
Comme j'acquiescais il commença à raconter :
"Ces post-it me sont donnés par mon père. Mon père est atteind de la maladie d'Alzheimer depuis 5 ans. Il oublie de plus en plus de choses et souvent il ne sait plus que je suis son fils, mais parfois il a des éclairs de mémoire et, sans que je sache vraiment pourquoi, les post-it lui font penser à moi. Environ six fois par an, il croit se souvenir qu'il m'a promis de m'acheter des post-it. Ma mère m'a dit qu'un jour nous avions eu une conversation assez humoristique à propos des post-it et que c'est ce moment qui lui revient en mémoire, mais moi je ne m'en souviens pas. Alors il réclame de façon presque obsessionnelle des post-it pour me les offrir. Pour prévenir ces crises, pendant lesquelles il s'énerve beaucoup si on refuse de faire ce qu'il veut, ma mère fait des stocks de post-it qu'elle lui donne à chaque fois qu'il les réclame. Quand je lui rends visite, la plupart du temps, il ne se souvient pas de qui je suis. Avec mes frères et soeurs, comme nous sommes quatre, nous avons institué un roulement et nous allons lui rendre visite chacun une fois par mois, de façon à ce qu'il ait une visite tous les week end, c'est de cette façon moins douloureux pour nous. Mais, de temps en temps, il se souvient que je suis son fils et il me donne plusieurs blocs de post-it, afin, dit-il, d'être tranquille et de ne plus y penser. Au début, je gardais précieusement ces blocs qui étaient à mes yeux de merveilleux témoignages d'amour de mon père que son coeur m'envoyait malgré la maladie, mais mon stock ne cessant d'augmenter j'ai décidé de partager avec ceux qui m'entourent et cela me paraissait plus naturel d'offrir des post-it à mes collègues de travail qu'à d'autres personnes qui auraient trouvé ce "cadeau" étrange".

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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 10:09
Je me souviens encore très bien de cette conversation qui a pourtant eu lieu il y a environ sept ans. Elle a marqué ma mémoire d'une emprunte tenace. Hubert était un collègue sympathique et toujours de bonne humeur. Tout le monde l'appréciait. Il a quitté l'entreprise il y a deux ans, après la mort de son père, pour aller s'installer en Normandie, la région d'origine de sa mère. C'était un homme qui savait écouter les autres mais qui parlait peu de lui, je savais qu'il était marié, qu'il avait trois enfants, que ses parents vivaient à Montceaux-les-Mines et que son frère et ses deux soeurs vivaient en région parisienne, dans le Val d'Oise, comme lui. Il était aimé de tous mais on se moquait gentillement de lui en le surnommant Monsieur Post-it car il distribuait régulièrement des blocs entiers de post-it à ses collègues. Cela faisait plusieurs années que cela durait et, comme nous sommes une petite entreprise, tout le monde ou presque y avait eu droit. Un jour, alors que je me trouvais seule avec lui au moment de la pause-café, je pris mon courage à deux mains et je lui posais la question qui me brûlait les lèvres depuis longtemps : "Hubert, cela fait plusieurs années que tu distribues des post-it à tout le monde, peux-tu me dire pourquoi? Comment cela se fait-il que tu en ais autant?". Hubert me sourit et me répondit :" C'est vrai que ces post-it ont une histoire. Et si tu as quelques minutes je vais te la raconter".

(Nouvelle déjà publiée en Janvier 2009)
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